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Articolo 21 - Editoriali
Rifugiati somali: oggi ne parla anche Le monde
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di redazione

Al proliferare di articoli, inchieste, documentari che si sono moltiplicati nel cosrso delle ultime settimane per denunciare all'opinione pubblica italiana la situazione di assoluto degrado in cui sono costretti a vivere ciurca 250 rifugiati somali presso l'ex ambasciata di via dei Villini, la notizia continua a fare il giro del mondo per comparire oggi sulle colonne del giornale francese Le Monde.

A Rome, l'ex-ambassade de Somalie " squattée " par des demandeurs d'asile
La législation européenne empêche les immigrants somaliens de quitter l'Italie, où pratiquement rien n'est prévu pour les accueillir
Rome Correspondant Philippe Ridet
De loin, c'est une ambassade au milieu des pins parasols et des palmiers de Parioli, un quartier chic de Rome. De près, c'est un taudis immonde où s'entassent des dizaines d'immigrés somaliens. Depuis la chute du général Mohamed Siad Barre à Mogadiscio en 1991, le 9 via dei Villini, qui fut le siège de la représentation de Somalie en Italie, est abandonné. De ses fastes ne restent plus que les stucs de la façade, une Mercedes et une Lancia défoncées, sièges arrachés et pare-brise cassés.
Voici plus de dix ans que cette adresse des beaux quartiers s'est transformée en terminus pour immigrants. " Pendant quelques années, le personnel resté sur place a continué d'accueillir les immigrants somaliens et érythréens qui se présentaient, avant de leur céder carrément la place, raconte Shukri Said, responsable de l'association Migrare, qui cherche à alerter l'opinion sur la situation des Somaliens de Rome. Le bouche-à-oreille a continué de désigner cet endroit comme un possible refuge. Et les gens continuent d'arriver. Mais en réalité, c'est un piège. "
Ce matin de janvier, ils sont une centaine à loger dans les pièces délabrées de la villa : papier peint arraché, moquette répugnante, odeur d'urine. Dans un ancien salon, on aperçoit une cheminée de marbre. Par beau temps, on peut faire sa toilette sur la terrasse où l'ambassadeur, autrefois, organisait ses réceptions. Omar est blessé à la jambe. Mohamed a un pansement sur l'oeil droit. Il dit avoir été attaqué " par des Arabes " avant Noël. Une rivalité entre gardiens d'un parking. Abdel, lui, fait toucher son crâne. Une balle y serait toujours logée.
Tous ont connu l'itinéraire habituel des clandestins en Italie : Le Soudan, l'Ethiopie, la Libye. Puis la traversée jusqu'à l'île de Lampedusa, plusieurs mois dans un centre de rétention, un permis de séjour provisoire, enfin la remise en liberté sans tutelle ni aide d'aucune sorte. Tous ont déposé une demande d'asile. Et c'est alors que le piège s'est refermé.
Législation répressive
Ce traquenard s'appelle Dublin 2, du nom d'une norme européenne stipulant que tous les demandeurs d'asile seront renvoyés au pays de première entrée.
Problème : la législation italienne, répressive en matière d'immigration clandestine, ne prévoit quasiment rien concernant l'accueil des demandeurs d'asile, alors que leur nombre ne cesse de chuter en vertu des accords de reconduite signés entre l'Italie et la Libye en 2008 : 17 600 demandes en 2009 (- 42 % par rapport à 2008), a calculé l'agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).
Tous les Somaliens de la via dei Villini ont tenté leur chance ailleurs : l'Angleterre, l'Allemagne, la France, la Suède, pays réputés plus accueillants. Abdel, 24 ans, un diplôme d'économie en poche, a essayé les Pays-Bas : " J'ai travaillé six mois dans l'agriculture. J'ai pris un avocat et fait une demande d'asile. " Le fichier informatique de ses empreintes digitales l'a suivi. " Quand on s'est rendu compte que j'avais déjà effectué cette démarche en Italie, on m'a dit d'y retourner. " Depuis, il menace de plonger ses mains dans l'huile bouillante pour effacer ses empreintes.
Pour Laura Boldrini, porte-parole de l'UNHCR, " ces gens ne peuvent ni quitter l'Italie ni retourner en Somalie. Quel sens cela a-t-il d'obtenir un statut de réfugié en Italie si aucun parcours d'intégration pouvant leur restituer leur dignité et leur offrir un avenir n'est mis en oeuvre ? " Shukri Said est plus radicale. Elle demande à l'Union européenne de retirer à l'Italie sa compétence sur les réfugiés : " C'est comme si on adoptait un enfant pour l'abandonner ensuite dans la rue. "
Dans ce qui fut le garage de l'ambassade, fermé par un rideau de vieilles couvertures, dorment une trentaine de personnes sur des matelas pourris. Leurs valises sont alignées au-dessus d'eux, le long du mur, sur une étagère. Tout est prêt pour un nouveau, et inutile, départ.

 

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